Dieu, un doudou pour les adultes
Il est frappant pour un athée qui a pu avoir un échange avec un croyant, modéré ou pas, à propos de quelques questions fondamentales touchant à nos origines, et ceci est vrai pour toutes les confessions, de constater, qu’en dernier recours, la justification de l’existence d’une transcendance (Dieu) est toujours fondée sur la notion de rencontre intérieure, inaccessible au commun des mortels non croyants.
Afin de comprendre ce sentiment religieux si particulier qu’est la foi, il paraît donc opportun de s’intéresser de près à cette notion de « rencontre intérieure » si souvent évoquée et invoquée par les croyants, et qui leur procure cette sensation qui va jusqu’à engendrer des conflits internes d’ordre catégoriel, comme par exemple, interférer entre les domaines de la connaissance objective qui n'a pour vocation d'être candidate à une quelconque forme de démocratie, et de la croyance subjective, nier des données scientifiques qui peuvent sembler en désaccord avec un sentiment personnel, ou bien encore considérer qu’une part de la réalité n’est pas expliquée, qu’elle ne le sera jamais et que par conséquent, seule une cause divine peut expliquer notre existence.
Un reproche qui est souvent fait aux scientifiques athées par les croyants est un certain manque d’ouverture d’esprit ou encore un mode de raisonnement fondé sur une forme de présupposé matérialo-humano-athéiste considéré comme aussi dogmatique qu’une vision théiste, puisqu’il consisterait à rejeter Dieu d’emblée.
L’athéisme serait en quelque sorte une sorte de croyance tout aussi infondée aux yeux des croyants que ne le serait une vision théiste aux yeux des athées.
Mais il n’en est rien, ce point de vue n’est absolument pas fondé objectivement et si les mots ont un sens, il convient de démasquer ce sophisme.
Le matérialisme philosophique ne doit pas être confondu avec le matérialisme méthodologique, fondement de l’épistémologie.
Or, selon cette définition, la méthode scientifique ne peut pas être taxée de présupposé philosophique, dès lors, l’absence de préjugé ne peut en aucun cas être assimilable à une croyance.
Par contre, s'agissant d'obtenir une réponse satisfaisante sur ce qu'est la réalité, il est intéressant de constater chez les croyants cette incapacité à accepter la part d'inconnu auquel nous sommes tous confrontés et la préférence qu'ils donnent au "prêt à penser" d'un théisme qui apporte toutes les rassurantes mais illusoires réponses.
Mais revenons à cette notion de « rencontre intérieure ».
De nombreuses recherches en neurologie ont montré, lors d’expériences mettant en observation des mystiques, que certaines zones du cerveau, entre autres, celles qui gèrent notre imaginaire, notre perception du temps et de l’espace montraient des niveaux d’activité particuliers qui expliquent ce sentiment de détachement caractéristique des situations de transe ou de prière et que l’on ne retrouve pas chez les autres groupes d’individus dans lesquels la spiritualité prend une importance moindre.
Les sciences cognitives ont également montré que les croyances, et pas nécessairement d'ordre spirituel, participent activement à l'élaboration de nos représentations internes et plus généralement au fonctionnement de notre cerveau.
A cet égard, je vous invite à suivre le lien ci-dessous:
Approche psycho-neuro-physio-génético-éducative de la foi.
L’aspect affectif est également un élément non négligeable qui participe au sentiment religieux. N’est-il pas révélateur que Dieu soit appelé « notre Père » ?
En fin de compte, affectif, imaginaire, culture, éducation, psychologie, physiologie, génétique, sont autant de perspectives qui, prises en compte dans un cadre global expliquent le sentiment religieux sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir une rencontre réelle avec un être transcendant non moins réel.
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